DISTRICT DE SAINT-PAUL & AMSTERDAm

Le district de Saint-Paul et Amsterdam est situé dans le sud de l’océan Indien et est composé de deux îles distantes d’environ 85 km :

  • l’île d’Amsterdam (37°50’S ; 77°31’E) ;
  • l’’île Saint-Paul (38°43’S ; 77°31’E).

D’origine strictement volcanique, elles représentent chacune le sommet émergé d’un volcan et leur émersion date d’environ 100 000 ans. Situées à environ 3 000 km de toute grande masse continentale (Afrique, Australie et Antarctique) elles font parties les îles les plus isolées au monde !

AMSTERDAM

L’île doit son nom au navigateur hollandais Van Diemen qui lui donna le nom de son bateau « Nieuv Amsterdam », en 1633. La France a définitivement pris possession de l’île en 1892. L’idée d’installation d’une base scientifique remonte juste après la seconde guerre mondiale ; cette dernière ayant montré la nécessité de connaître la météo dans cette région du globe. En décembre 1949, Martin de Viviès installe une base météo qui s’élargira à d’autres recherches scientifiques et qui porte désormais son nom. La base sera reconstruite au début des années 1960. L’isolement et l’éloignement de toute activité humaine, en fait une des deux bases mondiales de référence pour la mesure de la pollution de fond de l’atmosphère.
Amsterdam est la plus grande des deux îles, elle mesure environ 9,2 km sur l’axe nord-sud x 7,4 km sur l’axe est-ouest, soit une superficie d’environ 58km². Elle culmine à 881 m avec le Mont de la Dives. Une partie de l’édifice volcanique qui la compose s’est effondrée, laissant une falaise abrupte de 700 m de haut « La Falaise d’Entrecasteaux ».
Base Martin de Viviès © Pierre CHARTIER, phototèque IPEV
Falaise d'Entrecasteaux © Pierre CHARTIER, phototèque IPEV

Météo actuelle et prévisions à 5 jours pour l’île d’Amsterdam :

Le climat y est océanique et contrairement aux autres districts, il est marqué par l’absence de neige et de gelée en hiver. Les moyennes annuelles de température et de précipitations sont respectivement de 13,8°C et 1 114 mm (répartis sur environ 239 jours). Les mois de décembre à mars sont les moins arrosés et avec une courte saison sèche en février et mars.
De par son isolement extrême, l’île d’Amsterdam constitue un habitat de choix pour la reproduction de nombreux oiseaux et mammifères marins. Plusieurs sites sont remarquables pour l’étude et l’observation de ces derniers, en particulier les falaises d’Entrecasteaux qui abrite des milliers d’Albatros à bec jaune, d’Albatros fuligineux à dos sombre ainsi que des Gorfous sauteurs. Autre site remarquable, le Plateau des Tourbières qui abrite la seule et unique population mondiale d’Albatros d’Amsterdam ainsi que quelques couples de Skua subantarctique. Enfin, la Mare aux Éléphants (MAE) juste à côté de la base, accueille des Otaries à fourrure subantarctiques par milliers.
Vu sur le Marion Dufresne et les otaries depuis la cale © Pierre CHARTIER, phototèque IPEV

Comme tout écosystème insulaire, l’île d’Amsterdam est extrêmement fragile et vulnérable à toutes modifications externes. Depuis sa découverte, l’écosystème de l’île a fortement été perturbé par l’activité humaine (chasse, déboisement) et par l’introduction d’espèces exogènes (souris, rats, chats, vaches et de nombreuses espèces végétales…), volontaire ou accidentelle. La végétation naturelle est de type herbeux. Amsterdam est la seule île des TAAF où l’on trouve une espèce d’arbre, le Phylica arborea. Unique espèce ligneuse indigène, elle est majoritairement présente sur le versant est. Au milieu des années 1980, il ne restait que quelques arbres résiduels, là où la pression de pâturage par les vaches est restée moindre. Un programme de restauration toujours en cours aujourd’hui a permis la replantation de milliers d’arbres, issus de graines produits par les phylicas restants.

 

17 espèces végétales autochtones
16,7 %
85 espèces végétales exogènes
83,3 %

De nombreux mammifères ont été introduits sur Amsterdam. Aujourd’hui encore, les rats et les souris sont bien présents sur l’île et dans une moindre mesure plusieurs chats (initialement introduits pour lutter contre les rongeurs). Aussi, plusieurs centaines de vaches sauvages, descendantes d’un élevage tenté par le réunionnais Heurtin au XIXe siècle ont résidé sur l’île. Les bovins ont été abandonnés après le départ de ce dernier, ils se sont reproduits et ont gravement modifié l’équilibre naturel de l’île, notamment au niveau floristique. Depuis une campagne de réduction importante du cheptel a été menée jusqu’à son éradication totale en 2010.

SAINT-PAUL

L’île Saint-Paul est plus petite (env. 8 km²). Elle se démarque par la présence d’une crique centrale dont l’accès se fait via une passe peu profonde délimitée par deux jetées naturelles de bloc rocheux. Contrairement à Amsterdam, il n’y a aucune présence humaine permanente sur l’île. Elle n’est visitée que lors de brèves expéditions scientifiques. Entre 1850 et 1930, des tentatives d’implantation de pêcheries et de conserveries ont eu lieu, essentiellement pour l’exploitation des langoustes, très abondantes dans ce secteur. Mais elles se sont toutes soldées par des échecs. La dernière tentative se terminant même en tragédie, connue en France sous le nom des « Oubliés de Saint-Paul » avec la mort de dizaines de personnes. En dehors des missions scientifiques, l’accès sur l’île est désormais interdit pour raisons environnementales.
 
L’introduction de lapins, mais surtout de rats, probablement arrivés avec les premiers bateaux de pêche au cours du XVIIIe siècle a comme pour Amsterdam gravement déstabilisé l’écosystème, réduisant considérablement la nidification de nombreux oiseaux. La population de rats à la fin des années 1990 était estimée entre 50 000 et 100 000 individus. Seul un gros bloc rocheux, « La Quille », séparé de l’île par un bras de mer était épargné et a servi de zone refuge pour la nidification de plusieurs espèces d’oiseaux. L’île a entièrement été dératisée au début des années 2000. Depuis, les populations d’oiseaux recolonisent progressivement l’île. Cette année, en décembre 2018, une petite équipe de scientifiques passera trois semaines sur l’île dans le but de réaliser un état des lieux des populations d’oiseaux près de 20 ans après l’élimination des rats.
Île Saint-Paul © Francis LETOURMY